1. Les propriétés cicatrisantes du miel
Le miel est reconnu depuis longtemps comme favorisant la cicatrisation de plaies
qu’elles soient profondes, étendues, nécrosées, surinfectées.
La cicatrisation d’une plaie se déroule en trois temps:
La détersion
C’est la phase de nettoyage de la plaie; elle a pour but d’éliminer les tissus
nécrotiques et de favoriser la cicatrisation par bourgeonnement.
Elle peut se faire mécaniquement (avec un bistouri), chimiquement (avec des
enzymes), chirurgicalement (par exérèse quand la nécrose est trop épaisse),
biologiquement (avec des asticots), ou de façon auto lytique (par l’action des
polynucléaires et des macrophages).
Le bourgeonnement
Cette deuxième phase se caractérise par l’apparition de nouveaux capillaires qui
apportent les nutriments nécessaires à la multiplication cellulaire.
L’épithélialisation
C’est pendant cette phase que les cellules épidermiques de la berge de la plaie
prolifèrent avant de migrer vers la surface cutanée.
Comment favorise le miel la cicatrisation des plaies?
1. Hydratation
le miel contribue à l’hydratation de la plaie.
Et un environnement humide est favorable à la détersion.
En effet, la détersion en milieu humide permet de solliciter la flore
bactérienne normalement présente sur la peau qui est capable d’éliminer les débris
nécrotiques et/ou fibrineux.
2. pH
Les fibroblastes jouent un rôle fondamental dans le processus de cicatrisation. Or
leur migration, leur prolifération et surtout la synthèse de collagène sont optimales
dans un environnement légèrement acide. Le pH du miel varie entre 3 et 6 : les
pansements au miel favorisent donc l’activité fibroblastique.
3. Viscosité
Le caractère visqueux du miel (plus ou moins prononcé suivant son origine florale)
créée une barrière protectrice autour de la plaie empêchant ainsi toute surinfection
de la lésion et ce d’autant plus que le miel est aussi doté de propriétés
antibactériennes.
4. Osmolarité
Le miel possède une forte osmolarité qui provoque un « appel » de lymphe et de
plasma qui draine les exsudats et favorise l’arrivée massive des cellules entrant dans
le processus de cicatrisation (macrophages, fibroblastes)
5. Les sucres
Les sucres et notamment le fructose présents dans le miel améliorent
localement la nutrition de la plaie et donc accélère le processus d’épithélialisation.
Les cellules (macrophages, fibroblastes ) impliquées dans le processus de
cicatrisation trouvent grâce à ces sucres une source d’énergie supplémentaire qui
contribue à leur bon fonctionnement.
6. Rôle désodorisant
Les plaies traitées avec du miel ne dégageaient aucune
mauvaise odeur. Les bactéries dégradent normalement les acides aminés issus du
sérum ou des cellules mortes en rejetant des composés malodorants; mais, si du miel
est à leur disposition, alors elles vont le dégrader en priorité. Ce processus aboutit à
la formation d’acide lactique inodore. Le miel appliqué sur une plaie a un effet
désodorisant.
7. Non adhérant aux plaies
les pansements au miel n’adhèrent pas aux plaies. Ainsi le tissu nouvellement formé est respecté et le changement de pansement se fait sans douleur.
Technique d’application:
La plaie doit être soigneusement nettoyée au sérum
physiologique (ce nettoyage est complété par un brossage superficiel à l’aide
d’une brosse stérile à poils souples, conservée dans une solution de BETADINE®).
Puis le miel est soit déversé directement dans la plaie, soit mis en place par
l’intermédiaire d’une compresse préalablement imbibée.
La plaie est ensuite recouverte d’une compresse sèche puis un pansement occlusif
est mis en place.
Ce pansement est changé de façon quotidienne, sauf si la lésion à traiter est très
exsudative ce qui, dans ce cas, impose un pansement biquotidien au miel.
Le miel agit en profondeur et son pouvoir de détersion se
constate à l’œil nu, jour après jour .
L’action nourrissante qui s’exerce parallèlement à
l’action curative entraîne une excellente cicatrisation.
Dans les cas de plaies surinfectées, les miels de thym et de lavande sont d’une grande efficacité.
Son utilisation depuis 25 ans sur environ 3000 patients dans les hôpitaux a montré que
l’application du miel dans les plaies n’était pas douloureuse et pouvait même
entraîner dans certains cas, une réduction partielle de la douleur notamment dans
certaines lésions traumatiques ou brûlures du premier ou deuxième degré.
2. L’activité anti bactérienne du miel :
La puissante activité in vitro du miel contre les bactéries résistantes aux antibiotiques et les
résultats prometteurs obtenus lors de l’application du miel sur des plaies, ont
attiré l’attention de nombreux chercheurs qui ont tenté de caractériser les pouvoirs bactéricide et bactériostatique du miel.
les facteurs principaux qui sont impliqués dans ce pouvoir bactéricide sont les suivants:
1. L’osmolarité :
Elle est la conséquence de la forte teneur en sucre du miel. Le miel agit donc de manière osmotique, en provoquant une forte déshydratation des germes qui n’ont plus alors suffisamment d’eau pour survivre.
La valeur moyenne de l’activité hydrique du miel se situe entre 0,562 et 0,62. De nombreuses
espèces bactériennes ont leur croissance complètement inhibée pour une activité hydrique comprise entre 0,94 et 0,99.
2. Le pH acide :
Le pH du miel est relativement acide, variant entre 3 et 6. Ce pH semble être efficace pour ralentir ou éviter la croissance de nombreuses espèces de bactéries pathogènes
3. Le système peroxyde d’hydrogène (inhibine):
La principale « inhibine » que contient le miel est le peroxyde d’hydrogène ou (H2O2).
C’est la gluco-oxydase qui permet la réaction suivante :
Lors de l’application de miel, la libération de peroxyde d’hydrogène se fait de façon lente et prolongée.
Ce peroxyde d’hydrogène a donc un meilleur potentiel antibactérien quand il est libéré par le miel que lorsqu’il est utilisé seul dans une préparation antiseptique
4. Des facteurs phytochimiques :
Parmi les facteurs phytochimiques, on retrouve les huiles essentielles ,des nectars de fleurs dont le pouvoir antibactérien est déjà connu . Comme par exemple, le thymol du thym, ou encore la pinocembrine qui est un flavonoïde identifié récemment dans une douzaine de miels.
De par son effet antiseptique, elle jouerait un rôle important dans le maintien de l’hygiène à l’intérieur de la ruche.
5. La défensine-1 :
Il s’agit d’une protéine fabriquée par les glandes hypopharyngiennes et mandibulaires des abeilles. Elle est retrouvée dans le miel et la gelée royale.
Les défensines constituent une famille de peptides cationiques antimicrobiens. Ce sont de petits peptides, de masse moléculaire variant de 3,5 à 6 kDa, qui possèdent un large spectre d’activité antimicrobienne (bactéries Gram positif et Gram négatif, champignons, virus enveloppés).
Elles jouent un rôle prépondérant dans les pathologies infectieuses, et elles modulent la réponse immunitaire.
6.Spectre antibactérien du miel :
Les espèces les plus sensibles sont : Streptococcus pyogènes, Staphylococcus aureus, et Escherichia coli.
Les autres espèces telles que: Enterococcus faecalis, Klesiella pneumoniae, Proteus mirabilis,
Proteus species, Clostridium welchii, Pseudomonas aeruginosa et Clostridium tetani
sont également sensibles au miel, mais à un degré moindre.
3. L’activité antifongique:
Mycoses cutanées:
Un essai clinique a été mené pendant un mois, des patients
atteints de mycoses dermiques, dues notamment à Pytiriasis versicolor et à
Epidermophyton inguinale, ont été traités trois fois par jour avec une mixture
composée à parts égales de miel, d’huile d’olive et de cire d’abeille.
1 Ils ont obtenu des réponses cliniques dans 86% des cas pour les patients atteints par
Pytiriasis versicolor, et dans 79% des cas chez ceux touchés par Epidermophyton
inguinale.
Une guérison complète a été observée dans 79% des cas pour Pytiriasis versicolor et
dans 71% des cas pour Epidermophyton inguinale.
Mycoses vaginales:
Une autre publication scientifique rapporte que le
miel a une efficacité comparable aux antifongiques classiques sur des candidoses
vaginales provoquées par Candida albicans.
faut souligner que pour traiter des mycoses, les concentrations en miel sont plus
élevées que pour obtenir un effet antibactérien.
4. L’activité antivirale:
Observations cliniques:
Les Herpès Simplex Virus (HSV) provoquent des lésions très douloureuses soit au
niveau labial, soit au niveau génital. Ces virus se « réveillent » plus ou moins
fréquemment consécutivement à un traumatisme, à une exposition au soleil, à un
stress ou encore pendant les menstruations.
La principale molécule à usage topique utilisé pour traiter ces poussées herpétiques
est l’aciclovir.
AI-Waili (2004 ) a réalisé un essai clinique avec des patients souffrant de poussées
récurrentes d’herpès labiaux et génitaux.
Le miel (origine multi florale) diminue de 35% la durée de l’attaque pour l’herpès
labial.
Avec le miel, les douleurs de l’herpès labial sont calmées plus vite, les croûtes se
forment plus rapidement et la guérison est constatée plus tôt qu’avec l’aciclovir.
Il en est de même pour les herpès génitaux.
De plus, dans deux cas pour l’herpès touchant la lèvre, et dans un cas pour l’herpès
touchant la sphère génitale, le miel a endigué les poussées. L’aciclovir n’a endigué
aucune poussée au cours de cet essai.
Données scientifiques:
L’effet anti-viral du miel n’est à ce jour pas expliqué. Cependant, certains composants
présents dans le miel sont connus pour leurs effets anti-viraux sur l’HSV comme les
flavonoïdes , le cuivre .
Le monoxyde d’azote (NO) jouerait aussi un rôle anti-viral .
5. L’activité anti-mycobactérienne:
Avicenne recommandait à son époque le miel comme remède à la tuberculose.
Asadi-Pooya et al. (2003), ont étudié in vitro le potentiel bactéricide du miel sur les
mycobactéries. Ils ont démontré que la croissance des mycobactéries était inhibée
lorsque l’on ajoute du miel (à des concentrations de 10% à 20%) au milieu de
culture.
6. Autres propriétés thérapeutiques du miel:
le miel possède des propriétés :
antianémique: qui combat l’anémie
antiseptique: qui détruit les microbe
apéritive: qui stimule l’apétie
béchique: qui calme la toux
digestive: qui aide à la digestion
diurétique: qui augmente la sécrétion d’urine
dynamogénique: qui augmente la force et l’énergie
émolliente: qui relâche , détend et amollit les tissus enflammés
fébrifuge: qui calme la fièvre
laxative: qui facilite le transit intestinal
sédative: qui calme
vicariante: qui supplée à la déficience.
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